Aperçu

Aux États-Unis, les principaux indices boursiers ont peu évolué en novembre, le S&P 500 progressant d’environ 0,1 %, la solidité du secteur de la santé et de certaines valeurs défensives ayant compensé la faiblesse de la technologie et d’autres anciens leaders.
Au Canada, l’indice composé S&P/TSX s’est replié après avoir atteint des sommets à la mi-mois, mais a tout de même inscrit un nouveau record historique lors de la dernière séance du mois, soutenu par les gains des secteurs cycliques, de l’énergie et des matériaux.
Dans les deux marchés, les investisseurs ont porté une attention particulière aux communications des banques centrales, aux tendances du marché du travail et aux données d’inflation de fin d’année afin d’évaluer jusqu’où pourrait se poursuivre le cycle actuel d’assouplissement monétaire.

Performance du marché américain et politique monétaire

Le S&P 500 a terminé le mois de novembre pratiquement inchangé, à +0,13 %, prolongeant une année déjà solide malgré un élargissement du leadership au-delà des valeurs de croissance à très grande capitalisation.
Le secteur de la santé a surperformé, tandis que les valeurs de croissance à grande capitalisation et le Nasdaq ont sous-performé, les investisseurs se détournant des positions surchargées liées à l’IA et réévaluant les perspectives de bénéfices.

Le sentiment s’est montré plus prudent à mesure que la confiance des consommateurs reculait fortement et que les données manufacturières demeurent en territoire de contraction, malgré la poursuite de l’expansion dans les services.
La Réserve fédérale, après avoir réduit ses taux plus tôt à l’automne, a conservé une approche dépendante des données et indiqué que ses prochaines décisions dépendraient de l’évolution de l’inflation et des conditions du marché du travail.
Les publications clés à surveiller en décembre et janvier incluent les nouvelles données de l’IPC, des données sur l’emploi retardées ainsi que les projections actualisées du FOMC, qui permettront de mieux cerner le rythme potentiel des baisses de taux en 2026.

 

Principales données économiques américaines

  • Taux des fonds fédéraux : fourchette cible d’environ 3,5 % à 3,75 % après les récentes baisses de 25 points de base, signalant un virage progressif vers une politique plus accommodante.
  • Taux de chômage : le rapport sur l’emploi de novembre a montré des créations d’emplois modestes, avec des signaux mitigés concernant la dynamique sous-jacente du marché du travail.
  • Indice de confiance des consommateurs : l’indice du Conference Board est tombé à 88,7 en novembre, son plus bas niveau depuis avril, reflétant des inquiétudes accrues concernant les revenus, l’emploi et les droits de douane.
  • Indice ISM manufacturier : l’indice PMI manufacturier est demeuré sous le seuil de 50, indiquant une contraction persistante de l’activité industrielle.
  • Indice ISM des services : l’indice PMI des services est resté au-dessus de 50, signalant une expansion continue, bien que modérée, du secteur des services.

Aperçu du marché canadien

L’indice composé S&P/TSX a connu une volatilité accrue en novembre, s’échangeant environ 1,2 % sous ses sommets antérieurs à la mi-mois avant de renouer avec de nouveaux records en fin de période.
La vigueur de l’énergie, des financières et des ressources, moteurs de la performance plus tôt dans l’année, a laissé place à une dynamique sectorielle plus contrastée, les investisseurs assimilant des signaux de ralentissement de la croissance mondiale et l’évolution des attentes en matière de politique monétaire américaine.

Les données sur l’emploi ont surpris favorablement : le Canada a créé environ 54 000 emplois en novembre, et le taux de chômage a reculé à 6,5 %, marquant une deuxième amélioration mensuelle consécutive et un signal encourageant pour la demande intérieure.
Dans ce contexte, la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 2,25 % en décembre, réaffirmant le message d’octobre selon lequel la politique monétaire est désormais proche de la neutralité et que toute décision future dépendra des données d’inflation et de croissance à venir.
Avec une inflation en modération et une croissance stable mais sans éclat, les marchés ont interprété cette position comme favorable aux actifs risqués, sans pour autant signaler une accélération imminente de l’assouplissement.

Les principaux indicateurs canadiens à surveiller d’ici la fin de l’année incluent l’IPC global et de base, les prochaines données sur le marché du travail et les enquêtes de confiance des entreprises, qui orienteront les anticipations quant aux prochaines actions de la Banque du Canada au premier semestre de 2026.

Perspectives

À l’approche de décembre, les marchés américains et canadiens font face à un arbitrage bien connu : une politique monétaire plus accommodante et un marché du travail encore solide, contre une confiance en repli et des données manufacturières hétérogènes.
Pour les investisseurs à long terme, l’attention demeure portée sur la capacité de l’inflation à poursuivre son ralentissement sans détérioration marquée du marché du travail, ainsi que sur la sensibilité des valorisations boursières à toute surprise négative en matière de croissance ou de géopolitique.